dingue-chevelu

Bienvenue dans le fruit de mon cerveau malade!!!!!!

Lundi 5 juillet 2010 à 18:45

  Au premier regard, le costume était flamboyant. On pouvait apprécier la profondeur du bleu, la façon que ces parties avaient de jouer avec la lumière, tantôt l’engloutissant, tantôt la restituant, dessinant un jeu de contraste complexe et étrange. On pouvait trouver flamboyant le rouge, le voir s’épanouir derrière le fin tracé noir, apprécier cette couleur forte, passionnée… L’ensemble était rutilant : les deux couleurs s’équilibraient, se complétaient, construisaient une structure énergique, chaleureuse, rassurante… presque patriotique. Presque.
  En y regardant de plus près, juste un pas, le bleu perdait de son éclat. Le rouge paraissait étrange… Encore un pas, et le bleu perdit un peu plus d’éclat, s’assombrissait sans élégance par endroits, le rouge semblait brouillé… un dernier pas, et tout s’expliquait.
  Face à face, le costume avait un second visage. Le bleu était terne, terni par la poussière, les particules issues de pots d’échappement ou de l’éclat des murs… Du plâtre, des graviers, des échardes… et même un petit morceau de béton. Quelques minuscules éclats de verre. Le bleu montrait le visage d’un costume ayant traversé maintes épreuves, parcourus tous les terrains… en en ressortant toujours en un seul morceau. Le rouge révélait la raison de la sensation étrange, brouillée, qu’on avait en le regardant. L’éclat flamboyant de ce rouge était terni par un mélange. Un mélange de couleur, mêlant le rouge du costume au rouge, plus sombre, du sang. Partout, des mains au col, du buste aux pieds, le rouge se mêlait au sang, des vestiges de grosses tâches qui l’avait imprégné, de minuscules tâches de sang, bien rondes et d’un rouge sombre pur. De près, le rouge montrait le visage d’un homme, un homme ayant traversé maintes et maintes épreuves, sur tous les terrains, en en ressortant toujours vivant. En un seul morceau ?
  Il fallait maintenant s’approcher de près, vraiment près, pour observer le second réseau. Derrière le réseau noir de toiles d’araignée qui s’épanouissait sur les parties rouges du costume, un réseau plus discret parcourait son intégralité. Serrées, de la couleur adaptée, efficace et solides, témoins de nombreuses années d’expérience en la matière, des coutures couraient le long du vêtement. Rappelaient d’autres coups, d’autres bosses, d’autres coupures, brûlures ou passage à travers les murs. Parfois, une couture coïncidait avec une vieille trace de sang, et alors on sentait la couture plus fragile, prête à rompre, à s’en aller en déchirant avec elle le tissu fragilisé, au prochain choc. Et il y aurait de prochains chocs.
Car le son de l’eau coulant à basse pression s’était tu, et que déjà les pas se faisaient entendre… dirigés vers le placard, vers le double fond où   reposait le costume, ayant fini de sécher. Les mains, grandes et claires, parfaites, l’empoignèrent, et commencèrent à le vêtir.
Peter mis le collant, enfila le haut de son costume, rajustant la position du tissu moulant et de la toile qui courait de son bras à son flanc, s’enfonça dans ses bottes, ses gants… Peter se leva, fit quelque pas vers la fenêtre… s’immobilisa. Il prit quelques minutes ou, immobile, il regardait. Regardait son reflet dans le miroir, regardait ce visage qui était le sien juché sur ce corps, ces muscles, ce costume qu’il aimait, quand il le pouvait, à assimiler à une autre personne. Il regarda la photographie sur la commode… Et se rappela qu’ils étaient la même personne. Irrémédiablement. Et pour toujours. Parce qu’il le devait.
  Le masque s’enfila sur son visage, agrandissant ses yeux, changeant se personnalité. Il disparut en un clin d’œil, ne laissant derrière lui que l’écho d’un jet de toile et une fenêtre ouverte… ainsi qu’une photo.
  Une photographie dont le sujet se réjouissait qu’elle soit incapable de bouger. Car derrière le réseau de toile et derrière le réseau de coutures, derrière le tissu terni par la saleté indécrochables et les tâches de sang imprégnées, un dernier réseau, ténu, presque invisible, remarquablement circoncis par un métabolisme hors pair, pratiquement inexistant, s’épanouissait. Sur tous le corps de Peter, un fin réseau de cicatrices courait, attestant des épreuves qu’avait traversées l’homme… non… le garçon, son garçon… derrière le masque.
  Oui, Ben se réjouissait que sa photographie ne reflète pas ses sentiments. Car elle montrerait un visage terriblement affligés, ravagés par l’empathie, la douleur de voir rentrer son neveu couvert de boue et de sang, d’ecchymoses et d’hématomes. Elle montrerait le grand sentiment de culpabilité qu’avait Ben, face à la culpabilité de son neveu.
  Pourtant, il arrivait souvent que Ben maudisse cette immobile photographie. Car il ne pouvait y exprimer sa satisfaction. Satisfaction face à la vue de son petit garçon devenu un homme, droit et juste, assumant toutes ses responsabilités – et celles des autres, souvent – un homme qui ne se battait pas que par culpabilité. Il se battait parce qu’il savait que c’était là son devoir, que ses immenses pouvoirs devaient servir au bien de tous, et qu’il accomplissait une tâche d’une beauté et d’une grandeur d’âme exceptionnelle, sans se décourager, malgré l’ingratitude des habitants de cette ville. Oui, Ben maudissait cette inerte photographie qui ne lui permettait pas de montrer à son neveu, par-delà les barrières de la mort, qu’il était fier, tellement fier de lui. Irrémédiablement. Et pour toujours. Depuis toujours…
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Jeudi 6 août 2009 à 20:43

  Elle se réveilla. Comme d'habitude, avec un sourire béat, sa première pensée était pour lui. Elle se redressa, couva d'un regard amoureux son portrait, sur la table de nuit, ouvrit le tiroir de cette dernière pour vérifier qu'elle était toujours là, inutilement, mais c'était devenu un rituel, ces dernières semaines, tandis qu'elle attendait de trouver le meilleur moment...
 Elle se leva pour ouvrir les rideaux, en pensant à leur dîner...

  Il se réveilla. Comme d'habitude, avec un vague sentiment de danger. Il se crispa, serrant sous son oreiller sur elle, comme chaque matin, depuis des anées. Il se détendit, la relacha, se releva pour pousser doucement les volets.
  Il se dirigea vers la salle de bain, priant pour que ce ne soit pas pour ce soir...

  La musique était magnifique, d'une douceur qui vous transportait. Néanmoins, ils étaient tous deux plus ou moins nerveux. Elle, sublimement engoncée dans une robe pailletée bleu nuit qui brillait de milles feux, triturait sa serviette depuis un moment, semblant attendre son dessert, un petit sourire légèrement crispée sous le regard plein d'amour qu'elle lui adressait. Lui, vêtu assez sobrement, mais élégamment, d'une chemise blanche immaculée ouverte sur son torse, les manches repliées au-dessus des coudes. Il jetait des regards aux alentours, comme s'il apréhendait quelque chose.
  Finalement, après pusieurs aspirations n'aboutissant sur rien, elle eut le courage de prendre la parole :
 - E... je... enfin... (elle rit, nerveusement, mais d'un magnifique rire cristallin) J'ai quelque chose à te dire... à te demander.
  Son attendtion se reporta totalement sur elle. Qu'est-ce que...? Il plongea ses yeux dans les siens. Comme à l'accoutumée, elle baissa les yeux, souriant, rougissant. Il reprit le cours de ses regards furtifs :
 - Qu'y a-t-il, ma chérie?
  Elle cessa de tripoter sa serviette, glissa sa main le long de sa chaise, dans son sac à main, tatonna... Elle l'avait.
 - Vois-tu, cela fait un moment que nous nous sommes rencontrés, et jamais je n'avais ressenti quelque cho...
  Le volume de sa voix diminua dans sa tête, tous les mouvements qu'il percevait se ralentirent... Il était là. Il jeta son bras vers sa veste pliée sur le dossier de sa chaise, la déplia, l'attrapa...

  Le bruit des feux croisés retentit dans le restaurant, suivi des hurlements des clients. Elle la lacha, emportée par l'homme qu'elle aimait dans un plongeon sous une table. Il tenait la femme qui partageait sa vie depuis plus de deux ans, serrée contre lui, la serrant fort dans sa main droite, tournée vers l'autre. Il se redressa, l'emporta avec lui dans une course vers la porte. Elle avait entendu le tintements de la bague de fiançaille sur le sol, il entendait le bruit de son Smith & Wesson résonner dans le restaurant...
  
  Ils étaient accroupi contre un mur, dans un coin d'une ruelle non éclairée... Il respirait profondément pour régulariser le rythme des battements de son coeur, elle tentait d'étouffer ses sanglots.
 - Dire que j'avais prévu de te demander en mariage...
 - Dire que j'avais réussi à le semer pendant trois ans...
 - Quoi?! s'écrièrent-ils à l'unisson.
  Le bruit d'une course, puis de pas ralentissants, toujours se dirigeant vers eux... L'autre les avait repéré. Il ressera son étreinte sur le Smith & Wesson, regarda aux alentours : ils étaient - litéralement - dans une impasse.
  Il se tourna vers elle. Jamais elle ne lui avait vu regard si serein. Il la couvait, un sourire un peu contrit... Elle sentait l'amour émanait de lui, plus que jamais...
 - Je suis désolé. Je n'aurais jamais dû me laisser approcher. Je t'ai aimé plus que je ne saurais le dire. Tâche de m'oublier...
  Il approcha d'elle son visage, l'étreignant comme jamais, et l'embrassa. Ce fut le plus beau baiser de sa vie : lent, amoureux, passionné... indescriptiblement parfait. Il la relacha, toujours ce sourire étrange sur le visage... Il plaqua la main contre sa bouche, et dit à haute voix, résonnant dans la ruelle :
 - Tant pis. On s'est bien amusé, mais comme tu vois, c'est fini.
  Et il tira en l'air. Tandis que l'écho du tir s'estompait, il tira un deuxième coup. Ilse relva, articula muettement "Pas un mot. Je t'aime." Il se releva, le bras le long du corps, et se dirigea vers l'autre.
  Ce dernier prit la parole :
 - Tu l'as... tuée?
  Il répondit, d'une vois qu'elle ne lui avait jamais entendue, qu'elle savait jouée :
 - Tu ne sais plus qui je suis, ou quoi? Ca ne fait pourtant que trois ans...
 - Je... pensais que tu...
 - On ne ressens pas, dans ce métier. Tu le sais, vu que tu t'apprêtes à tenter de tuer un frère...
 - Comment? Mais...
 - Tu pensais que j'aller me laisser faire?
  Elle entendit une suite de coups de feux. Dans l'écho de celle-ci, elle entendit l'homme de son coeur crier "Non! Pas par là, espèce de connard!". Ensuite une nouvelle suite de coups de feu... Elle perdit conscience.

  Quand ça, elle ne le savait pas, mais elle se réveilla. Elle se redressa péniblement et s'engagea dans la ruelle. Elle se fichait bien du danger, maintenat qu'elle l'avait perdu. 
  Dansla ruelle, deux corps étaient étendus sur le sol, criblés de balles, encore fumants. Alors qu'elle aller éclater en sanglots, elle entendit un râle... C'était lui! Elle se précipita vers lui, tomba à genoux, contemplant son visage. Il avait les yeux masqués par ses cheveux, lui qui était toujours si impeccablement coiffé... Elle repoussa ses mèches, vit son regard... toujours aussi serein, résigné, amoureux...
 - Pourquoi? parvint-elle a articulé sous ses larmes.
 - Parce que... il m'aurait retrouvé... C'était inévitable... et il fallait que je l'empêche de... de te...
  Il se rendit compte que c'était l'heure. Il ne lui restait plus qu'un souffle. Alors, il fixa son regard sur le sien au prix d'un effort colossal et lui dit :
 - Je t'aime.
  Et il mourut. Elle s'écroula sur son torse, effondrée, noyée de tristesse, un chagrin inextinguible qui l'imprégnait tout entière. Au bout d'un moment, dégoûtée, souffrante, se disant qu'elle ne pourrait vivre sans lui, elle prit son arme qui gisait à côté de lui et la plaça sur sa tempe, faisant ses adieux à un monde imparfait, incompatible avec la vie, puisqu'il ne s'y trouvait plus...

  Elle gardait encore ce souvenir, gravée à jamais, plus profondément que tout autre, dans sa mémoire. Elle était vieille, à présent. Elle regardait, attendrie, ses petits-enfants jouer dans le jardin de sa maison de campagne. Son mari serrait tendrement sa main ridée, assis à côté d'elle, l'aimant comme au pemier jour. Elle aller se tuer, ce jour-là. Mais, alors qu'elle s'apprêtait à presser la détente, elle avait revécu tout ce qu'elle avait vécu avec celui qui gisait devant elle. Alors, par respect pour son dernier acte, elle jeta l'arme au loin. Il s'était sacrifié pour elle. Alors, elle vivrait. Pour lui. Un mari, qui l'aimait plus que tout, de beaux enfants, de beaux petits-enfants... Tant de bonheur... Pour lui...

Lundi 3 août 2009 à 12:06

  Alors, dans la noirceur oppressante et effrayante des ténèbres nocturnes, il passa la lame sur ses veines. La douleur le traversa, brièvement, puis il sentit le liquide chaud couler sur sa main. Il monta sur la rambarde du pont, le sang coulant de ses veines dasn l'eau du fleuve encore grossi et agité de la pluie qui veanit de cesser. Il commença à sentir sa tête lui tourner, ses yeux se brouiller... il sourit. Il avait gagné. La vie ne l'avait pas pris, c'étaitlui qui avait pris sa vie. Il mettait un terme aux souffrances de son existence, de son propre chef, il n'en souffrait même pas. Le sang continuait de couler, son équilibre de s'altérer... Il se laissa tomber dans le fleuve, y pénétra dans une énorme gerbe d'eau... Le courant l'emporta aussitôt. ALors il souffla, encore et encore, chassant tout l'air de ses poumons, chassant la vie... Il ferma les yeux, il était sous l'eau... Dans ses derniers lambeaux de conscience, il rouvrit a bouche, inspirant, aspirant à pleins poumons l'eau... Personne ne retrouverait son corps... Il mourut, pleinement satisfait...

Dimanche 2 août 2009 à 13:59

  Un nuage de fumée âcre et de cendres humaines s'éleva sur le monde, masquant le ciel et étouffant toute vie. Alors, tandis que l'espèce humaien toute entière huralit son agonie, un déluge de flammes s'abattit sur cette terre maudite, théàtre de tant de gueres, meurtres, et massacres. Le père en avait assez, ils avaient épuisé sa miséricorde, son pardon. Le créateur les avait donné en pature à son fils maudit, qui marchait maintenant sur le monde qui lui avait toujours été interdit, semant la mort et la désolation, allumant des feux d'un regard, faisait souffler un vent qui décollait la chair des os calcinés d'un geste. Ce monde auquel il n'avait jamais eu accès, qui était réservé à ceux qui se désinterressaient totalement de leur père et qui passaient leur temps à sa massacrer, était à lui. Justice, se dit-il en marchant sur les cadavres. Lui n'avait jamais cahcé ses intentions, eux avaient été fourbes. Et aveaient dépassé les limites. Le créateur était dégouté, il les avait donné en patûre au mal qui était né de lui... même à la fin, il tenait parole, il ne se salissait pas ses divines mains.
  Lucifer tendit la main vers une femme, qu'il éleva au niveau de son regard par la gorge. Non, une fille... une fillette innocente. Rare... mais cela existait encore. Alors, tirant un plaisir infini de sa trouvaille, le malin emporta ce dernier vestige de l'innocence dans son antre, pour déchirer, torturer, étirer, entacher, souiller, détruire cette innocence. Ce serait le prix de l'injustice. Ca durerait des années, des décennies, des siècles, autant qu'il le voudrait. Et les cris de douleurs de la fillette viendrait torturer la bonté de ce père qui regretterait pour l'éternité tous ses choix...
  La dernière créature vivante quitta la terre, qui devint une fournaise tourmentée par des tempêtes brûlantes qui avaient ravagés, détruit les dernières traces d'humanité...

Samedi 1er août 2009 à 18:34

  Le manque tirait ses traits qui, d'odinaire gracieux, étaient agités par des tics nerveux. Il tentait de se calmer, rongeant le bout de viande qu'il venait d'acheter, attendant que quelqu'un passe. C'était long. Interminable. Il avait envie de jeter au loin cet immonde bout de chair trop sèche, de se mettreà hurler, de courir dans la rue et de se jeter sur la personne qui lui plairait le plus... Mais c'était beaucoup trop dangereux. Plusieurs fois, déjà, on avait failli l'arrêter, il n'avait dû son salut qu'à son endurance et à sa connaissance des rues. S'il était pris, on ne le relacherai jamais, et là où il serait détenu, on ne lui ferais pas de cadeaux. On a pas de pitié pour les gens comme lui, dans ce genre d'endroit.
  Ses mains tremblaient, s'agitaient de plus en plus, les convulsions se répendaient à ses avant-bras. Une victime, vite!!! De la chair tendre à serrer... Bon sang!!! 
  Il regarda sa montre. Il était pourtant tard! D'habitude, à cette heure, il y avait du passage! Ses entrailles se déchiraient, le faisait souffrir comme jamais... Il était fièvreux, en sueur, mais mourait de froid. Il serra de ses mains et mordit plus fort que jamais le bout de vainde, désormais hachée, et finit par le jeter. Cette pièce n'avait plus d'intérêt, et elle ne lui servirait pas à le calmer. VIte!!
  Il tomba à genoux. La douleur venait de monter d'un cran, elle approchait dangereusement du seuil critique... Il glissa contre le mur, ses mains crispées sur son ventre, rongé par un feu qu'il ne pouvait éteindre que d'une seule manière... L'atroce souffrance avait gagné tout son corps, il était roulé en position foetale dans une flaque, agité de spasmes d'une extrême violence qui le projetaient contre le mur...
  Quand il entendit un bruit. Dans un ultime effort, il parvint à contrôler, à altérer les convulsions qui le torturaient. Un homme titubait, glissant dans les flaques, une main sur le mur, manifestement dans un état d'ébriété avancé.
   "Allez... Avance encore... encore...". Il n'en pouvait plus... Vite!!
  Le jeune homme ivre s'était avancé suffisemment dans la ruelle pour que la lumière blafarde du vieux réverbère ne l'éclaire plus. Il entreprit d'ouvrir sa braguette afin d'uriner...
  Maintenant. Il jeta ses dernières forces dans la bataille. Il se redressa, ses convulsions apaisée par sa détermination, et se jeta sur l'ivrogne. Une main sur sa bouche, il immobilisa de son deuxième bras ceux de sa victime, qui se débattait faiblement.
  Alors il ouvrit grand la bouche, et mordit à pleines dents dans la gorge offerte du jeune homme. Il aspira un grand coups avant de les ressortir, la bouche grande ouverte : la première gorgée calma sa douleur, apaisa le feu de ses entrailles, lui rendit toute sa lucidité... et lui permettait d'apprécier les prochaines.
  Il mordit à nouveau. A chaque aspiration, il sentait le sang de sa victime diminuer sa douleur, effet renforcé par l'alcool. Gardant ses dents enfoncées, il s'arrêta de boire un bref instant, savourant l'absence de douleur... puis il erprit, plus énergiquement que jamais, aspirant goulûment, chaque gorgée lui donnant un peu plus de force, lui rendant sa puissance...
  Il lacha sa victime, qui s'ffondra au sol, morte, la gorge déchirée, le sang coulant à flot. Il sortit de son manteau une bouteille, qu'il apposa contre la gorge de l'ivrogne tant qu'elle saignait encore. Tandis que la bouteille se remplissait, il gardait les yeux fermés, respirant profondément, appréciant la plénitude d'être rassasié, rassasié et puissant.
  Le saignement s'était tari. Ilse redressa, reboucha la bouteille, la rangea. Arrachant un pan de la chemise du mort, il essuya la sueur qui trempait son front, ses temps, son torse et sa nuque. Il remit ses vêtement en place, essuya le sang sur sa bouche et son menton avec ses mains, qu'il lécha ensuite avec déléctation.
  Il se mit en marche, sortant de la ruelle, d'un pas nonchalant. Arrivé à la lumière, il regarda son reflet dans une vitrine. Ses yeux reflêtaient une suffisance justifiée, ses traits avaient retrouvé leur grâce et leur paleur. Il se remit en marche. Une pour la faim. Il parcouru la rue du regard, stoppa son geste, sourit. Une autre pour le plaisir...

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